L’Himalaya, une chaîne de collision
Obs : Le document 1 permet de constater la présence d’ophiolites en altitude dans la chaîne. Ces ophiolites sont présentes sur de vastes étendues comme le montre la carte du document 3.
Connaissances : Ces roches correspondent aux vestiges d’une lithosphère océanique charriée sur le continent.
Interpr : Un ancien océan devait séparer la plaque indienne de la plaque eurasienne avant la collision.
Obs : Le document 3 permet de constater la présence de granitoïdes de subduction.
Connaiss : Ces roches de composition granitique ont été formées suite à une subduction océanique qui a entraîné la fusion partielle du manteau. Le magma formé a ensuite refroidi dans la croûte continentale formant ainsi les granitoïdes.
Obs : Ce document permet aussi de constater la présence de sédiments de prisme d’accrétion au sein d’une masse continentale.
Connaiss : Or les sédiments de ce type se dépose dans les fosses océaniques des zones de subduction.
Interpr : La subduction océanique est à l’origine de la fermeture de l’océan séparant les deux plaques.
Obs : Le document 3 permet aussi de constater un épaississement crustal important sous la chaîne de montagnes avec une épaisseur pouvant atteindre 60 km. On repère des reliefs importants : Mont Everest 8850 m et une racine crustal importante surtout au Sud (B) au niveau de la plaque Indienne. Reliefs et surtout racine explique l’épaississement crustal.
Connaiss : On sait que la collision des masses continentales produit des reliefs élevés et une racine crustale.
Interpr : Une collision entre les lithosphères continentales de la plaque Indienne et de la plaque eurasiatique est à l’origine de l’épaississement crustal.
Obs : Le document 3 permet de constater trois chevauchements majeurs (frontal, intermédiaire, central) depuis le Nord : la lithosphère continentale portant le Tibet chevauche la lithosphère continentale portant l’Inde.
Connaiss : On sait que cette situation correspond à une frontière de plaques dans une zone de collision.
Interpr : Les deux lithosphères continentales en collision se sont donc chevauchées entraînant l’empilement de nombreuses nappes de charriage. Cet empilement signe un raccourcissement de la lithosphère et il est responsable de l’épaississement constaté.
Obs : Le document 2 montre la présence de coésite dans les éclogites, roches issus du métamorphisme des roches de la croûte passé en subduction. La coésite se forme par transformation du quartz sous des pressions très élevées, entre 3 et 4 GPa (environ 100 à 120 km de profondeur). Ce minéral est une forme particulière de quartz indiquant que la croûte continentale a été portée à une ultra haute pression.
Interp : Seul le phénomène de subduction continentale peut expliquer la présence de ce minéral dans la croûte continentale. Une subduction continentale d’une partie de la plaque Indienne a accompagné la collision.
BILAN
Les documents attestent de marqueurs morphologiques (reliefs), structuraux (racine), tectoniques (chevauchements, charriage), pétrologiques (ophiolites, granitoïdes) et minéralogiques (coésite).
L’ensemble de ces marqueurs caractéristiques d’une chaîne de collision permet d’en reconstituer les étapes :
– présence initiale d’une lithosphère océanique entre les deux lithosphères continentales,
– fermeture océanique par le phénomène de subduction océanique : plongement de la plaque portant l’Inde sous la plaque eurasiatique.
– lorsque la majeure partie de la plaque océanique a disparu, collision et chevauchement des deux continents avec un important épaississement crustal. Des lambeaux de lithosphère océanique ont échappés à la subduction (ophiolites).
– enfin, une partie de la lithosphère continentale Indienne continue aujourd’hui de subduire, suite aux énormes forces de compression auxquelles les deux masses continentales sont soumises.